Pour Kamau 4 février 2020

4 février 2020.
cher Kamau
cher poète parti au pays sans chapeau.
je te remercie pour cette fulgurante longue rencontre avec ton texte DreamHaïti.
il m’a porté, je l’ai porté.
poète, oiseau plongeur !
du cœur de nos naufrages ténébreux, tu ramènes
de lumineux fétus,
mots remembrures,
radeaux chantants, pipirit !
pour nos infinies traversées du temps.
aujourd’hui c’est encore tes mots
(cette fois-ci, bien sages, bien alignés, comme l’œil lavé de larmes regarde le chagrin bien en face) – dans le français de notre chère Christine Pagnoulle –
qui viennent me consoler.
grand poète qui êtes aux cieux. IERE.

1
Ceux que j’aime ne
meurent jamais

ils deviennent plus qu’images
en chant ou pierre ou album

mêlés à mon sable mortier
ils avancent en moi avec le monde

2
Que nous nous sommes trouvés souvent
sombrés de deuil
à disperser poussière en poussière & cendres

en terre. les fleurs flétries re-
poussent avec la pluie et re-
fanent. couleurs de pétales en poussière

Mais dans nos murs
derrière nos mots nos vins
les fleurs s’épanouissent libres à
jamais et à nouveau la poussière morte brille avec ns
dans le silence parachevé

extrait de Chanmiens – recueil Elegguas – traduit par Christine Pagnoulle